DE LA PLACE DE L’HÔTEL-DE-VILLE À LA RUE SAINT-MARC*
* Actuellement rue Théodore Aubanel
Dès le XIIIe siècle cette rue était appelée de la Muse. Elle devait ce nom à une cornemuse placée pour enseigne au-dessus de l’arc de la boutique de quelque marchand ou fabricant d’instruments de musique.
Dans la seconde moitié du XIVe siècle le nom de rue Argenterie tendait à se substituer à celui de rue de la Muse : carriera recta que vocabatur antiquitus de la Muza, nune vero de l’Argentaria, dit le livre des comptes d’Anglicus Grimoard, évêque d’Avignon.
Les argentiers étaient, comme on sait, les financiers du moyen-âge. Ils durent se trouver en moins grand nombre dans cette rue vers la fin du XVe siècle car un acte de 1469 l’appelle déjà la rue de l’Argenterie antique.
Le nom de Bancasse qui nous paraît dû à un établissement général de crédit, dont un acte de 1552 constate l’existence dans la partie inférieure de cette rue près de celle de l’Anguille, ne fut guère adopté que vers la fin du XVIe siècle.
Carreria argentariæ, sive de la Bancasse, dit en 1595 le livre de l’Estime des Maisons, qui fait partie des archives de la ville.
Rue de la Banquasse orthographie à son tour, sous les dates de 1595 et de 1625, le livre des Visites des Maisons qu’on trouve dans le même dépôt.
On a prétendu que la Bancasse devait son nom à la demeure de l’illustre famille Brancas, d’où l’on devrait dire rue Brancasse, mais il est bon de remarquer que le palais de Brancas était situé, comme nous le dirons plus loin, à l’endroit où sont aujourd’hui les bâtiments du lycée et que même à l’époque où les Brancas l’habitaient, la rue voisine se nommait déjà la rue Saint-Marc*.