DE LA RUE DE LA SAUNERIE À LA RUE DE LA CARRETERIE
Le nom de cette rue est celui qu’on donnait à une porte de l’ancienne enceinte d’Avignon qui s’ouvrait en cet endroit.
Cette porte tenait elle-même son nom d’une importante famille du pays. En 1104, les chanoines de Notre-Dame inféodèrent à Guillaume Mataron et à ses frères, un domaine appelé Jocundianis.
En 1198, Pierre Bertrand Mataron est porté le premier sur la liste des huit Consuls. Il figure encore parmi ceux de l’année 1228. Laugier Mataron prit part à la délibération par laquelle le Conseil de ville vota, au mois de septembre 1227, l’acquit de l’amende de 7000 marcs d’argent que le légat romain de Saint-Ange avait frappé sur la ville, Bertrand et Pons Mataron figurent, en 1229, dans l’acte par lequel les Consuls d’Avignon reconnurent les travaux du canal de la Durançole.
Le 16 août 1316 la maison de Pons Mataron fut comprise dans la livrée d’Arnaud de Pelegrue, que le Pape Clément V, dont il était parent, avait fait cardinal le 15 décembre 1305.
La famille des Mataron passa ensuite en Provence, où elle joua un rôle important. Monsieur Roux-Alphéran, dans son ouvrage sur les rues d’Aix, nous apprend que la rue de la Fusterie de cette ville prit le nom de Matheron, d’Étienne Matheron, qui y acquit en 1349 une maison et vint l’habiter.
Nous ferons remarquer, en terminant, que les documents orthographient presque tous, Mataron, que le traité de l’État de la Provence dans sa noblesse, porte Matéron, et que monsieur Roux-Aphéran, dans l’ouvrage cité, écrit Matheron.