Horloge (Place de l’Horloge)

CETTE PLACE, DITE AUSSI DE L’HÔTEL-DE-VILLE, ÉTAIT ANCIENNEMENT LE CENTRE DU GRAND MARCHÉ D’AVIGNON

 

 

Place_de_l'Hôtel_de_Ville_avant_1845
La place de l’Horloge avant 1845

 

Magnum Macellum, disent les documents du XIVe siècle.

Plusieurs rues ont entièrement disparu dans les agrandissements qu’elle a successivement reçus. Quand, malgré les sollicitations et les pleurs des Avignonais, le Pape Grégoire XI partit pour aller transférer le Saint-Siège à Rome, la mule qui le portait s’abattit sur la grande place. Ce fait d’un déplorable augure permit à ceux qui avaient jusque-là cherché en vain à le retenir de tenter quelques nouveaux efforts. Mais Grégoire, comme autrefois César, persista dans son dessein.

Nous avons déjà dit que l’abbaye de Saint-Laurent qui était située sur l’emplacement de la salle des spectacles et d’une partie de l’Hôtel-de-Ville datait de la fin du IXe siècle.

La Tour de l’Horloge fut bâtie en 1354, par Audouin Auberti, neveu d’Innocent VI, évêque de Paris, d’Auxerre et de Maguelone, que son oncle fit cardinal le 15 février 1353 et qui mourut le 9 mai 1363 en laissant par son testament cette tour et ses dépendances au monastère des Dames de Saint-Laurent. Son palais, qui avait été successivement la livrée des Cardinaux Jean et Pierre Colonna, portait, lorsqu’en 1447 la ville l’acheta pour y établir le siège du pouvoir municipal, le nom de Livrée d’Albano.

 

Place_de_l'Horloge en 1916
La place de l’Horloge en 1916

 

Le 23 septembre 1461, le conseil délibéra de faire mettre une horloge sur la tour qu’on avait d’abord louée aux Dames de Saint-Laurent. Mais cette horloge n’était pas encore achetée en 1469.

En même temps que l’horloge, on bâtit le campanile qui est au-dessus de la tour. Le 30 juin 1497, on délibéra de faire célébrer la messe, tous les jours, dans la chapelle établie dans la tour de l’horloge.

La statue de Charles de Grillet, brave avignonais tué au siège de Poitiers le 25 juillet 1569 fut placée sur la façade de l’Hôtel-de-Ville avec une inscription en son honneur.

Quatre petites maisons étaient dans l’enclos de l’Hôtel-de-Ville et affectées au logement des courriers. Mais elles étaient si petites et en si mauvais état que ces Messieurs ne daignaient pas les occuper eux-même. Mais, par une tolérance abusive des consuls, ils les louaient à des pauvres gens de la lie du peuple et très souvent à des personnes suspectes.

Elles furent démolies en 1734, époque à laquelle on fit le grand escalier et les bâtiments intérieurs de la cour, d’après les plans de M. Franque.

La statue de la Vierge avait depuis longtemps remplacé sur la façade de l’Hôtel-de-Ville celle du brave chevalier Grillet. Le 27 Frimaire an II, le conseil délibéra de mettre à la place de la Vierge, la statue de la Liberté ou de la Raison, et que, pour faire pendant, on inscrit dans le cadre de l’inscription consacrée, en 1710, au souvenir des secours extraordinaires que le Pape Clément XI avait donnés aux pauvres de la ville pendant la disette de l’année précédente, les noms de tous les citoyens victimes «de la rage aristocratique et des cannibales marseillais». Raspail, officier municipal, fut chargé de la rédaction de ce projet.

Cet ancien édifice, à l’exception de la tour de l’horloge, a été entièrement démoli en 1845, et le monument qui l’a remplacé a été solennellement inauguré le 24 septembre 1851 par le Prince Louis-Napoléon Bonaparte, alors Président de la République et aujourd’hui Empereur des Français.

 

Arrivée à Avignon de Raymond Poincaré, président de la République, le 14 octobre 1913
Arrivée à Avignon de Raymond Poincaré, président de la République, le 14 octobre 1913

 

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