Oriflan (Rue de l’Oriflan)

DU PORTAIL-MATHERON À LA RUE DE LA CAMPANE
Actuellement rue de l’Oriflamme et rue Picpus (est)

 

La partie de cette rue comprise entre la rue de la Sorguette et celle de la Campane portait avant 1843 le nom de rue Lierrée à cause des lierres qui s’élevaient sur la muraille du jardin de la maison actuelle de monsieur Dau et dont l’épaisseur était telle qu’ils formaient une sorte de voûte sur cette partie, d’ailleurs très étroite, de la rue.

Nous sommes dans la plus grande incertitude sur les circonstances qui ont pu valoir à la rue principale le nom qu’elle a conservé. Les anciens textes portent tantôt Oriflamme et tantôt Oriflan.

Or, ce dernier mot signifie, dans le vieux français du XVIe siècle, soit les bannières de Saint-Denis que portaient à la guerre les Comtes de Vexin, soit l’animal connu sous le nom d’éléphant.

Rabelais emploie ce mot dans ces deux acceptions :
«Luy mesme alla faire desployer son enseigne et oriflan.» (Gargantua livre 1er, ch 26)
«Elle (la jument de Gargantua) était grande comme six oriflans» (liv. 1er, ch.16).

L’exhibition d’un éléphant dans quelque local de cette rue, à une époque où il était assez rare qu’on en montrât en Europe, aurait pu impressionner la population au point que le nom de l’animal serait resté à la rue où on le montrait.

La figure d’un éléphant a pu aussi servir d’enseigne à quelque industriel de ce quartier.

Dans la partie de la rue de l’Oriflan la plus voisine du Portail-Matheron était un puits auquel était attachée une grosse chaine de fer que l’on tendait dans les moments de trouble pour former des barricades : de là le nom de rue du Puits de la Chaine qu’a porté pendant très longtemps la rue de l’Oriflan.

En 1730 on voyait encore dans cette rue un pilier des anciennes murailles de la ville, lequel soutenait l’angle de la maison d’un nommé Jacques qui avait, en 1674, obtenu la concession de ce pilier et d’un terrain attenant.

 

 

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