Trois Colombes (Rue des Trois Colombes)

DE LA RUE DE LA BANASTERIE À LA RUE DE LA CAMPANE

 

Cette rue suit la ligne de l’ancienne enceinte démolie en 1226, aussi s’appelait-elle primitivement la rue des Lices.

Un acte de 1459, la désigne ainsi : Rue des Lices, dite du Colombier, tendant du Portail des Infirmières à l’ancien Portail Aurose.

Était-ce un véritable colombier ou une enseigne emblématique qui motivait ce changement de nom ? C’est ce que nous ne saurions dire, mais un acte de 1549 l’appelle déjà la Rue des Trois Colombes (Carreria trium Colombarum).

La maison qui est à l’extrémité occidentale de cette rue, et dans laquelle se trouve depuis un an établi le siège de l’administration des Pompes Funèbres, fut louée au mois d’avril 1737 par monsieur le chevalier de Ramsay, qui y fonda une des premières loges maçonniques du rite écossais qui aient existé en France.

On sait que le but de ce gentilhomme était de faire servir la maçonnerie au rétablissement du catholicisme en Angleterre et à la restauration des Stuart. Aussi la noblesse avignonnaise et comtadine vint-elle en foule lui demander l’initiation. Il ne tarda pas à avoir des imitateurs qui, par la voie des sociétés secrètes, tendirent à un but moins orthodoxe, Mgr de Crochans, archevêque d’Avignon, dut, au mois de juin 1743, publier un rigoureux mandement pour proscrire un certain Ordre de la Félicité.

Au levant de la maison dont on vient de parler, habitait au commencement de ce siècle André-Dominique Frontin qui remporta, le 13 nivôse an IX, une des places d’instituteur primaire mises au concours pour la ville d’Avignon.

Le 15 avril 1809, monsieur Puy annotait comme il suit l’état des instituteurs primaires, qu’en sa qualité de Maire il transmettait au Ministre de l’intérieur : «Frontin joint aux talents nécessaires à son emploi l’enthousiasme de sa profession et le désir de voir ses élèves surpasser ceux des autres écoles. Il est bien à sa place».

Comme le traitement de 600 francs qu’il recevait en qualité d’instituteur communal était loin de suffire à son entretien et à celui de sa famille il mit, dans le but d’accroître ses ressources, les deux écriteaux dont voici le texte sur la porte de sa maison :

Frontin, instituteur des écoles primaires,
Pour la saine instruction reçoit des pensionnaires :
Les leçons qu’il se propose de leur donner
Consistent en écriture, lecture, arithmétique et chiffrer.
Pour le public on écrit
À un très modéré prix ;
On pourra même choisir
Le papier apte à fournir.

 

 

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