Pont (Rue du Pont)

DE LA RUE DU LIMAS À LA RUE DE LA GRANDE-FUSTERIE

 

Cette rue servait d’avenue au Pont Saint-Bénézet : Carreria Pontis Rhodani, disent les anciens documents.

Nous ne répétons pas ici la légende miraculeuse et si connue qui se rattache à la construction de ce beau monument. Il fut commencé en 1177 et terminé en 1189.

Dans les siècles suivants, les nécessité de la stratégie, les glaces et les inondations semblent d’être conjurées pour sa destruction :

En 1349, Clément VI fit rétablir quatre arches de ce pont qui s’étaient écroulées à la suite d’une inondation.

En 1395, le schismatique Pierre de Luna en fit abattre une arche, afin de rendre moins fréquentes les visites dont les ducs d’Orléans, de Berry et de Bourgogne, alors logés à Villeneuve, venaient l’obséder pour qu’il cédât la papauté.

Ce n’est qu’en 1418 que la ville fit reconstruire en pierre cette arcade.

Nouvelles chutes au mois de septembre 1430 et à la fin de ce siècle.

Trois arches s’écroulent encore en 1602, et deux le 8 mai 1633.

En 1650, on remplit les lacunes avec des charpentes dont la majeure partie est emportée par les glaces de 1670.

La ville remis à neuf le 7 février 1674 l’arche qui tient à ses murs, mais le mauvais vouloir du roi de France, qui, jaloux de son autorité sur le lit du Rhône ne voulait pas tolérer que la ville d’Avignon perçût sur le pont un péage pour subvenir à son entretien, ni l’entretenir lui-même, fit renoncer définitivement à ce moyen de communication après la chute de quelques arches survenue encore en 1680, et le passage ne se fit plus, jusqu’en 1818, qu’au moyen de bacs.

Constatons que Charles V, qui se prétendait souverain de la totalité du lit du Rhône, concéda au Saint-Siège par une charte du 5 décembre 1368 toute la partie comprise entre les murailles de la ville et la chapelle de Saint-Nicolas sur ce pont, et que la seule partie de cet ancien monument qui subsiste encore est précisément celle qui se trouve comprise dans les limites déterminée par la charte royale.

Saint-Bénézet avait établi pour veiller à l’entretien du pont élevé par ses mains, une maison de Frères Pontifes. On sait que dans les siècles qui suivirent ces utiles ingénieurs, séduits par l’éclat des Ordres Militaires, s’y affilièrent et délaissèrent les soins les plus humbles auxquels leur institut avait été primitivement dévoué.

En 1363, le Cardinal Audoin Auberti fonda à leur place un hôpital en faveur des voyageurs nécessiteux.

En 1679 cet hôpital auquel Nicolas V, en 1443, avait uni le prieuré de Montfavet, ne recevant plus de voyageurs, fut affecté aux scrofuleux.

 

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