Histoire d’Avignon

"Vue d’Avignon" de Claude-Joseph Vernet (1757)
Vue d’Avignon de Claude-Joseph Vernet (1757)   © 2015 musée du Louvre / Harry Brejat

 

PRÉHISTOIRE

Le site a été occupé dès le néolithique comme l’ont démontré les chantiers de fouille du rocher des Doms et du quartier de la Balance.

En 1960 et 1961, des fouilles dans la partie nord du rocher des Doms dirigées par Sylvain Gagnière ont révélé une petite stèle anthropomorphe, de vingt centimètres de haut.

Sculptée dans de la molasse burdigalienne, elle a la forme d’une stèle funéraire avec sa face gravée d’une figure humaine très stylisée et sans bouche dont les yeux sont marqués par des cupules. Sur la partie inférieure, décalée légèrement sur la droite, a été creusée une cupule profonde d’où partent huit traits formant une représentation solaire, découverte unique sur ce type de stèle.

Par comparaison avec des figurations solaires identiques, cette stèle représentant le «premier avignonnais» a été classée dans une période s’étalant entre l’âge du cuivre et le bronze ancien qui correspond au chalcolithique méridional.

Cela a été confirmé par les trouvailles faites dans ce déblai, situé près du grand réservoir d’eau sommant le rocher, où ont été mis au jour deux haches polies en roche verte, une industrie lithique caractéristique des «pasteurs des plateaux», quelques objets de parures chalcolithiques et une grande abondance de tessons de poterie hallstattienne indigène ou importée (ionienne et phocéenne).

 


 

ANTIQUITÉ

Le nom de la ville remonte aux environs du VIe siècle av. J.-C..

La première citation d’Avignon (Aouen(n)ion) a été faite par Artémidore d’Éphèse.

Si son ouvrage, La Périple, est perdu, il est connu par l’abrégé qu’en fit Marcien d’Héraclée et les Ethniques, dictionnaire des noms des villes écrits par Étienne de Byzance en se basant sur cet écrit.

Il y indique : «Ville de Massalia (Marseille), près du Rhône, le nom ethnique (le nom des habitants) est Avenionsios (Avenionensis) selon la dénomination locale (en latin) et Auenionitès selon l’expression grecque».

Ce toponyme a deux interprétations : ville du vent violent ou encore plus vraisemblablement seigneur du fleuve. D’autres sources font remonter son origine au gaulois mignon (marais) et de l’article celtique défini.

Simple emporion grec fondé par les Phocéens de Marseille vers 539 av. J.-C., c’est au cours du IVe siècle av. J.-C. que les Massaliotes commencèrent à signer des traités d’alliance avec quelques villes de la vallée du Rhône dont Avignon et Cavaillon. Un siècle plus tard, Avignon fait partie de la «région des Massaliotes» ou du «pays de Massalia».

Fortifiée sur son rocher, la cité a été et est restée longtemps la capitale des Cavares.

À l’arrivée des légions romaines vers 120 av. J.-C., les Cavares, alliés des Massaliotes, sont devenus ceux de Rome. Passée sous domination de l’Empire romain, Aouenion est devenue Avennio en devenant une partie de la Gaule Narbonnaise (118 av. J.-C.), puis de la deuxième Viennoise.

Avignon est restée «ville fédérée» de Marseille jusqu’à la conquête de la cité phocéenne par C. Trébonius et Décimus Junius Brutus, lieutenants de César, elle est alors devenue une cité de droit latin en 49 av. J.-C.

Elle a acquis le statut de colonie latine en 43 av. J.-C.. Pomponius Mela l’a placée parmi les villes les plus florissantes de la province.

Au cours des années 121 et 122, l’empereur Hadrien a séjourné dans la Provincia où il a visité Vaison, Orange, Apt et Avignon. Il a accordé à cette dernière cité le statut de colonie romaine : «Colonia Julia Hadriana Avenniensis» et ses citoyens ont été inscrits dans la tribu.

À la suite du passage de Maximien Hercule, qui allait combattre les Bagaudes, paysans gaulois révoltés, un premier pont en bois a été construit sur le Rhône et pour unir Avignon à la rive droite. Il a été daté par dendrochronologie de l’an 290. Au IIIe siècle, il existait une petite communauté chrétienne hors les murs autour de ce qui deviendra l’abbaye Saint-Ruf.

 


 

HAUT MOYEN-ÂGE

La date de la christianisation de la cité n’est pas connue avec certitude.

Ses premiers évangélisateurs et prélats relèvent de la tradition hagiographique, ce qui est assuré par la participation de Nectarius, premier évêque historique d’Avignon, au concile régional dans la cathédrale de Riez auquel assistent les treize évêques des trois provinces d’Arles le 29 novembre 439.

En novembre 441, Nectarius d’Avignon, accompagné de son diacre Fontidius, a participé au concile d’Orange, convoqué et présidé par Hilaire d’Arles, où les pères conciliaires ont défini le droit d’asile.

L’année suivante, avec ses lecteurs Fonteius et Saturninus, il s’est retrouvé au premier concile de Vaison avec dix-sept évêques, représentant des Sept Provinces. Il est décédé en 455.

Clovis, roi des Francs, mit le siège devant Avignon en l’an 500.

Les grandes invasions avaient commencé et les cités de la vallée du Rhône n’y échappèrent pas.

En 472, Avignon a été pillée par les Burgondes et ravitaillée par Patiens, le métropolitain de Lyon, qui lui avait fait parvenir du blé.

En 500, Clovis 1er, roi des Francs, attaque Gondebaud, roi de Burgondes, accusé du meurtre du père de son épouse Clotilde. Battu, celui-ci a quitté Lyon et s’était réfugié à Avignon, que Clovis assiégea.

Grégoire de Tours signale que le roi des Francs fit dévaster les champs, couper les vignes, raser les oliviers et saccager les vergers. Mais le Burgonde fut sauvé par l’intervention du général romain Aredius qu’il l’avait appelé à son secours contre les «barbares francs» qui ruinaient le pays.

En 536, Avignon suivit le sort de la Provence, cédée aux mérovingiens par Vitigès, le nouveau roi des Ostrogoths. Clotaire 1er annexe Avignon, Orange, Carpentras et Gap ; Childebert 1er, Arles et Marseille ; Thibert 1er, Aix, Apt, Digne et Glandevès. L’empereur Justinien 1er, à Constantinople, approuve cette cession.

En dépit de toutes les invasions, la vie intellectuelle continue à fleurir sur les berges du Rhône. Grégoire de Tours note qu’après la mort de l’évêque Antoninus, en 561, l’abbé parisien Dommole refusa l’évêché d’Avignon auprès de Clotaire Ier persuadé «qu’il serait ridicule au milieu de sénateurs sophistes et de juges philosophes qui l’auraient fatigué».

Le VIIe et le VIIIe siècles ont été les plus noirs de l’histoire avignonnaise.

La cité a été la proie des Francs sous Thierry II (Théodoric), roi d’Austrasie, en 612. Le concile de Chalon-sur-Saône a été le dernier qui, en 650, indiquait une participation épiscopale des diocèses provençaux. À Avignon, il n’y a plus eu d’évêque pendant 205 ans, le dernier titulaire connu étant Agricol.

Un gouvernement centralisé a été remis en place et en 879 l’évêque d’Avignon Ratfred, avec d’autres collègues provençaux, se rend au plaid de Mantaille, en Viennois, où Boson 1er est élu roi de Provence.

Cette même année, Louis, fils de Boson, a succédé à son père. Son élection a eu lieu au plaid de Varennes, près de Mâcon, et Thibert, qui a été son plus efficace soutien, devint comte d’Apt.

En 896, il était plénipotentiaire du roi à Avignon, Arles et Marseille avec le titre de «gouverneur général de tout le comté d’Arles et de Provence». Deux ans plus tard, à sa demande, le roi Louis faisait don de Bédarrides au prêtre Rigmond d’Avignon.

Le 19 octobre 907, le roi Louis, devenu empereur et aveugle, restitua une île sur le Rhône à Remigius, évêque d’Avignon. Cette charte porte la première mention d’une église cathédrale dédiée à Marie.

Après la capture, puis le supplice de son cousin Louis III, Hugues d’Arles devint son conseiller personnel et régent. Il exerçait alors la plupart des prérogatives du royaume de Provence et, en 911, quand Louis III lui a cédé les titres de duc de Provence et de marquis de la Viennoise, il a quitté Vienne et s’est installé à Arles, siège d’origine de sa famille, dont il a fait la nouvelle capitale de Provence.

Le 2 mai 916, Louis l’Aveugle restitua au diocèse d’Avignon les églises de Saint-Ruf et de Saint-Géniès. Le même jour, l’évêque Fulcherius testa en faveur de ses chanoines et des deux églises Notre-Dame et Saint-Étienne formant sa cathédrale.

Un événement politique d’importance eu lieu en 932 avec la réunion du royaume de Provence et de celui de Haute Bourgogne. Cette union a formé le royaume d’Arles, dont Avignon était l’une des plus fortes cités.

À la fin du IXe siècle, les musulmans d’Espagne installèrent une base militaire à Fraxinet depuis laquelle ils ont mené des expéditions de pillage dans les Alpes durant tout le Xe siècle.

En 972, dans la nuit du 21 au 22 juillet, ils firent prisonnier dom Mayeul, l’abbé de Cluny, qui revenait de Rome. Ils ont demandé pour chacun une rançon de 1000 livres, une somme énorme, qui leur a été rapidement payée. Maïeul a été libéré à la mi-août et est retourné à Cluny en septembre.

En septembre 973, Guillaume et son frère aîné Roubaud, fils du comte d’Avignon Boson II, mobilisèrent, au nom de dom Maïeul, tous les nobles provençaux. Avec l’aide d’Ardouin, marquis de Turin, au bout de deux semaines de siège, les troupes provençales ont chassé les Sarrasins de leurs repaires du Fraxinet et de Ramatuelle, puis de celui de Peirimpi, près de Noyers, dans la vallée du Jabron. Guillaume et Roubaud y gagnèrent leur titre de comtes de Provence. Le premier siégeant à Avignon, le second à Arles.

En 976, alors que Bermond, beau-frère d’Eyric, a été nommé vicomte d’Avignon par le roi Conrad le Pacifique, le 1er avril, le cartulaire de Notre-Dame des Doms d’Avignon indiquait que l’évêque Landry avait restitué aux chanoines de Saint-Étienne des droits qu’il s’était injustement approprié. Il leur avait cédé un moulin et deux maisons, qu’il avait fait construire à leur intention sur l’emplacement de l’actuelle tour de Trouillas du Palais des Papes. En 980, ces chanoines ont été constitués en chapitre canonial par l’évêque Garnier.

En 994, dom Maïeul est arrivé à Avignon où se mourrait son ami Guillaume le Libérateur. Il l’a assisté dans ses derniers moments, sur l’île faisant face à la cité sur le Rhône. Le comte avait comme successeur le fils qu’il avait eu de sa seconde épouse Alix. Celui-ci a régné en indivision avec son oncle Roubaud sous le nom de Guillaume II. Mais en face du pouvoir comtal et épiscopal, la commune d’Avignon s’est organisée. Vers l’an mil, il existait déjà un proconsul Béranger qui nous est connu, avec son épouse Gilberte, pour avoir fondé une abbaye au «Castrum Caneto».

En 1032 le royaume d’Arles a été rattaché au Saint-Empire romain germanique.

Dès lors, le Rhône était une frontière qui ne pouvait être franchie que sur le vieux pont d’Avignon. Certains Avignonnais utilisent encore les expressions «Terre d’Empire» pour désigner le côté avignonnais, et «Terre du Royaume» pour désigner le côté villeneuvois à l’ouest, qui était possession du Roi de France.

 


 

BAS MOYEN-ÂGE

Après le partage de l’empire de Charlemagne, Avignon, comprise dans le royaume d’Arles ou royaume des Deux-Bourgogne, a été possédée en commun par les comtes de Provence et de Forcalquier, puis par ceux de Toulouse et de Provence.

Sous la suzeraineté de ces comtes, elle a été dotée d’une administration autonome (création d’un consulat en 1129, deux ans avant sa voisine Arles).

La présence d’une communauté juive est attestée à Avignon depuis le IVe siècle par la découverte d’un cachet juif. Au XIIe siècle, les Juifs qui résidaient alors dans le quartier de la rue vieille juiverie (actuellement rue Juiverie) se sont déplacé entre la rue Jacob et la rue Abraham, actuellement place de Jérusalem.

Des enseignements au moins intermittents de droit sont attestés à Avignon dès les années 1130.

En 1209 eu le concile d’Avignon avec une deuxième excommunication pour Raymond VI de Toulouse.

Lors de la guerre des Albigeois, la ville ayant pris parti pour Raymond VII de Toulouse, comte de Toulouse, a été assiégée et prise par le roi de France Louis VIII le 9 septembre 1226.

Fin septembre, soit peu de jours après la reddition de la ville aux troupes du roi Louis VIII, Avignon a connu des inondations.

En 1249, Avignon s’est érigée en république à la mort de Raymond VII, ses héritiers étant partis en croisade.

Mais en 1251, elle a été forcée de se soumettre aux deux frères de Saint Louis, Alphonse de Poitiers et Charles d’Anjou, héritiers par les femmes des marquisat et comté de Provence, qui en furent coseigneurs. Après la mort d’Alphonse (1271), Philippe III de France hérita de sa part d’Avignon et la transmit en 1285 à son fils Philippe le Bel.

Celui-ci la céda en 1290 à Charles II d’Anjou, qui dès lors resta seul propriétaire de toute la ville.

 


 

LA PAPAUTÉ D’AVIGNON

Voir aussi : Neuf papes à Avignon

 

En 1309, sous le pape Clément V, le temps du Concile de Vienne, Avignon devint résidence pontificale.

Son successeur, Jean XXII, ancien évêque de ce diocèse, en fit la capitale de la chrétienté et transforma son ancien palais épiscopal en premier palais des papes.

C’est Benoît XII qui a fait construire le Palais Vieux et c’est son successeur, Clément VI, qui a fait construire le Palais Neuf. Il avait acheté la ville le 9 juin 1348 à Jeanne Ire de Naples, reine de Naples et comtesse de Provence.

Innocent VI la dota de remparts. Ses deux successeurs Urbain V et Grégoire XI ont eu la volonté de revenir à Rome, la seconde tentative fut la bonne mais la mort précoce du septième pape d’Avignon provoqua le Grand Schisme d’Occident. Clément VII et Benoît XIII régnèrent à nouveau à Avignon.

Au total, neuf papes se sont donc succédé dans le Palais des Papes et enrichirent celui-ci au fil de leurs pontificats.

Sous leurs règnes, la Cour bouillonnait et attirait nombre de marchands, peintres, sculpteurs et musiciens.

Leur palais, le plus remarquable édifice de style gothique du monde, a requis pour sa construction et son ornementation le travail conjoint des meilleurs architectes français, Pierre Peysson et Jean du Louvres, dit de Loubières, et des plus grands fresquistes de l’École de Sienne, Simone Martini et Matteo Giovanetti.

La bibliothèque pontificale d’Avignon fut au XIVe siècle la plus grande d’Europe avec 2000 volumes.

Elle cristallisait autour d’elle un groupe de clercs passionnés de belles-lettres dont a été issu Pétrarque, le fondateur de l’humanisme. Tandis que la chapelle Clémentine, dite Grande Chapelle, attirait à elle compositeur, chantres et musiciens, dont Philippe de Vitry inventeur de l’Ars Nova, et Johannes Ciconia.

Urbain V a pris le premier la décision de retourner à Rome, au grand bonheur de Pétrarque, mais la situation chaotique qu’il y trouve et les différents conflits l’ont empêché de s’y maintenir. Il est mort très peu de temps après son retour à Avignon.

Son successeur Grégoire XI a décidé lui aussi de rentrer à Rome, ce qui a mit fin à la première période de la papauté d’Avignon.

Lorsque Grégoire XI a ramené le siège de la papauté à Rome en 1377, la ville d’Avignon était administrée par un légat. Les papes sont revenu l’habiter pendant le Grand Schisme (1379–1411), puis de nouveau, la cité a été administrée par un légat, assisté de manière permanente par un vice-légat à partir de 1542.

 


 

RENAISSANCE – TEMPS MODERNES

À la mort de l’archevêque d’Arles Philippe de Lévis (1475), le pape Sixte IV de Rome a réduit le diocèse d’Arles en détachant le diocèse d’Avignon de la province d’Arles, il l’a érigée en archevêché et lui a attribué comme suffragants les évêchés comtadins de Carpentras, Cavaillon et Vaison-la-Romaine.

Au XVe siècle, la ville d’Avignon a subit une importante inondation du Rhône, par ses lettres patentes le roi Louis XI a soutenu la réparation du pont en octobre 1479.

En 1562, la ville a été assiégée par le baron des Adrets, qui voulait venger le massacre d’Orange.

Charles IX est passé dans la ville lors de son tour de France Royal (1564-1566), accompagné de la cour et des grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. La cour y a séjourné trois semaines.

1618, exil de Richelieu à Avignon.

La ville reçut la visite de Vincent de Paul en 1607 et celle de François de Sales en 1622.

En 1691, la fonction de légat a été supprimée et le vice-légat gouvernait désormais seul la cité. Par la suite, Avignon est restée possession pontificale jusqu’à la Révolution française.

Au début du XVIIIe siècle, les rues d’Avignon étaient toujours étroites et tortueuses, mais le bâti se transformait et des maisons ont remplacé petit à petit les anciens hôtels. Autour de la ville elles ont remplacé les plantations de mûriers, les vergers et les prairies.

Le 2 janvier 1733, François Morénas a fondé un journal, le Courrier d’Avignon, dont le nom évoluera au fil du temps et des interdictions.

Publié dans l’enclave pontificale, hors du royaume de France, puis à Monaco, le journal échappait au système de contrôle de la presse en France (privilège avec autorisation préalable) tout en subissant le contrôle des autorités pontificales.

Le Courrier d’Avignon parut de 1733 à 1793 avec deux interruptions, l’une entre juillet 1768 et août 1769 à cause de l’annexion d’Avignon à la France et l’autre entre le 30 novembre 1790 et le 24 mai 1791.

 


 

DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À LA FIN DU XIXe SIÈCLE

Le 12 septembre 1791 l’Assemblée nationale constituante a voté l’annexion d’Avignon et la réunion du Comtat Venaissin au royaume de France, à la suite d’un référendum soumis aux habitants dudit Comtat.

Dans la nuit du 16 au 17 octobre 1791, après le lynchage par la foule du secrétaire-greffier de la commune soupçonné à tort de vouloir saisir les biens des églises, ont eu lieu les massacres dits de la Glacière, épisode noir de l’histoire de la ville durant lequel une soixantaine de personnes ont été sommairement exécutées et jetées dans la partie basse d’une tour du palais des papes.

Le 7 juillet 1793 les insurgés fédéralistes du général Rousselet sont entrés à Avignon.

Lors du passage de la Durance pour la prise de la ville par les troupes marseillaises, une seule personne a été tuée, Joseph Agricol Viala. Le 25 juillet, le général Carteaux s’est présenté devant la ville qui a été abandonnée le lendemain par les troupes du général Rousselet à la suite d’une erreur d’interprétation des ordres venus de Marseille.

À la création du département de Vaucluse le 12 août 1793, la ville en est devenue le chef-lieu.

Cette réunion fut confirmée en 1797 par le traité de Tolentino. Le 7 vendémiaire an IV, le chevalier de Lestang s’est emparé de la ville pour les royalistes avec une troupe de 10000 hommes. Le représentant en mission, Boursault, a repris la ville et fait fusiller Lestang.

Pendant la Révolution et en 1815, Avignon a été le théâtre de déplorables excès de la Terreur Blanche. Le 2 août 1815 le maréchal Brune a été assassiné par la foule et son corps jeté dans le Rhône.

Dans les années 1820-1830, Villeneuve a été contrainte de céder à Avignon une partie de son territoire : l’île de la Barthelasse.

Le 18 octobre 1847, la ligne ferroviaire Avignon – Marseille a été ouverte par la Compagnie du chemin de fer d’Avignon à Marseille. L’actuelle gare d’Avignon-Centre a été construite en 1860.

En novembre 1898, le réseau de tramway de la Compagnie des Tramways Électriques d’Avignon a été ouvert en remplacement de l’ancienne compagnie de transport hippomobile.

Lors du coup d’État du 2 décembre 1851 des Avignonnais, dont Alphonse Gent, ont tenté de s’y opposer.

Après avoir inondé sérieusement la ville, le 3 juin 1856 les crues exceptionnelles, qui ont sévi dans toute la France depuis la mi-avril, ont emporté une partie des Remparts Saint-Roch et Saint-Dominique, reconstruits depuis. De nos jours, en métropole, 1856 est toujours l’année de référence en ce qui concerne les crues.

 


 

DU XXe SIÈCLE À NOS JOURS

Nouvellement élu président de la République au début de l’année 1913, Raymond Poincaré a visité la Provence à la mi-octobre.

Il a donné dans son livre Au service de la France : l’Europe sous les armes : 1913, un descriptif de ses visites successives. Son but primordial était de vérifier in situ, l’état d’esprit des Félibres dans l’hypothèse probable d’un conflit avec l’Allemagne.

Il a rencontré à Maillane et à Sérignan-du-Comtat les deux plus illustres : Frédéric Mistral et Jean-Henri Fabre. Entre ces deux rendez-vous, il fit une pause à Avignon où il fut reçu triomphalement à l’Hôtel de Ville.

Déjà la réception qu’il avait reçu au Mas du Juge par le poète et le repas commun qu’ils avaient pris dans le train présidentiel en gare de Graveson, l’avaient rassuré sur le patriotisme des Provençaux.

Ce fut donc, en ces termes, qu’il s’adressa au prix Nobel de littérature : «Cher et illustre maître, à vous qui avez relevé, en l’honneur d’une terre française, des monuments impérissables ; à vous qui avez relevé le prestige d’une langue et d’une littérature dont notre histoire nationale a lieu de s’enorgueillir ; à vous qui, en glorifiant la Provence, avez tressé à la France une verdoyante couronne d’olivier ; à vous auguste maître j’apporte le témoignage de la reconnaissance de la République et de la grande patrie».

Le XXe siècle a connu un important développement de l’urbanisation, principalement extra-muros, et plusieurs projets importants ont vu le jour. Entre 1920 et 1975 la population a pratiquement doublé malgré la cession du Pontet en 1925 et la Seconde Guerre mondiale.

1937 a vu la création de l’aérodrome d’Avignon-Caumont, devenu un aéroport, et a connu du début des années 1980 jusqu’aux années 2000 un essor important avec l’ouverture de lignes internationales, une nouvelle tour de contrôle, des travaux d’allongement de piste, etc.

La construction de la gare et l’arrivée du TGV en 2001 lui a porté un rude coup en mettant Avignon à vingt minutes de Marseille, à une heure de Lyon et à trois heures de Paris.

Le 11 novembre 1948, Avignon a reçu une citation à l’ordre de la division. Cette distinction comporte l’attribution de la Croix de guerre avec étoile d’argent.

Après la seconde guerre mondiale la ville s’est relevée, a développé son festival, dépoussiéré ses monuments, développé son tourisme, son commerce et ses industries.

En 1977 Avignon a été lauréate du Prix de l’Europe, remis par le Conseil de l’Europe.

Avignon a été classée patrimoine mondial de l’UNESCO sous les critères I, II et IV.

Avignon a été capitale européenne de la culture en 2000.

 

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