Sainte-Praxède (Rue Sainte-Praxède)

DE LA RUE SAINT-AGRICOL À LA RUE BASILE
Actuellement rue Félix Gras

 

Au XVe Siècle, on appelait indistinctement cette rue Saint-Jean, ou derrière le Temple, à cause de la commanderie des Templiers qui s’y trouvait située et qui fut cédée plus tard aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem : Transversia retro ecclesiam Templariorum quondam, nune vero Hospitalariorum Sancti Joannis Jerosolymitani, 1316.

Le côté opposé à l’établissement des Chevaliers, fut la livrée de Guillaume Judicis, ou de la Jugie, évêque de Tusculum, fils d’une sœur du Pape Clément VI. Celui-ci le créa en 1342 cardinal-diacre du titre de Sainte-Marie in Cosmedin, puis cardinal prêtre du titre de Saint-Clément.

Il eut pour successeur dans ce palais Pierre de la Jugie, archevêque de Narbonne, créé cardinal en 1374 par Grégoire XI et mort à Pise en 1376, en accompagnant ce Souverain Pontife qui retournait à Rome.

Le Tombeau de Clément VI et le séjour de ces deux cardinaux fit donner leur nom à la rue où le palais était situé.

Ce palais fut donné en 1372 par Pierre de la Jugie aux chanoines de Saint-Just, qui le louèrent aux Dominicaines de Sainte-Praxède pour en faire un hospice.

Le monastère de ces religieuses avait été fondé le 21 juin 1347 par Gomez de Barosso, espagnol, cardinal du titre de Sainte-Praxède. Ce titre fut donné à la communauté, et les bâtiments du monastère prirent le nom de son pays, et s’appellent encore aujourd’hui la Tour d’Espagne.

Ceux-ci ayant été ruinés pendant les guerres du schisme, les Dames de Sainte-Praxède acquirent en 1409 le palais de la Jugie et vinrent s’y établir. C’était dans la chapelle de la Jugie que Sainte-Catherine de Sienne avait eu quelques-unes de ces extases qui l’avaient mise en si grande vénération dans la ville.

Mais les Dames de Sainte-Praxède, ne trouvant pas cette chapelle assez grande, firent démolir en 1427, deux maisons sur l’emplacement desquelles s’éleva l’église dont il ne reste plus de nos jours que l’abside et le mur oriental. Dans la suite des temps, la discipline se relâcha à tel point dans ce monastère que la fête de Sainte-Praxède ne fut plus qu’une occasion de désordre : les religieuses la passaient à jouer et à danser dans les maisons voisines du couvent. Dieu sut venger ces outrages : en 1580, toutes les religieuses, à l’exception de cinq seulement, moururent de la peste ou d’autres maladies.

Le Pape Sixte V, instruit de ces désordres, ordonna par un bref daté de 1587 que les cinq religieuses restantes fussent dispersées dans divers monastères de la ville.

En 1593, la maison de Sainte-Praxède fut remise au vénérable César de Bus pour y fonder la Doctrine Chrétienne, et en 1598 les anciennes Dominicaines, réunies aux Bénédictines de Saint-Véran, reprirent possession de ce local tandis que les Doctrinaires furent transférés dans les bâtiments plus vastes de Saint-Jean le Vieux.

Le 29 juillet 1769, les Dames de Sainte-Praxède ayant acquis au prix de quatre-vingt trois mille livres les bâtiments du noviciat des Jésuites et la majeure partie de leurs dépendances, perdirent leur ancien nom, et furent appelées du vocable de l’édifice où elles étaient venues nouvellement s’établir, les Dames de Saint-Louis.

 

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