Saint-Pierre (Rue et place Saint-Pierre)

DE LA RUE DES MARCHANDS À LA PLACE SAINT-PIERRE

 

Cette rue doit son nom à l’église paroissiale à laquelle elle va aboutir.

L’église de Saint-Pierre, détruite par les Sarrasins, fut rebâtie en 912 par Foulques, évêque d’Avignon.

En 1358, le cardinal Pierre du Pré la fit rebâtir sur de plus grandes proportions et y fonda un Chapitre. C’est la seconde des paroisses d’Avignon.

L'église Saint Pierre d'Avignon

Sa façade remarquable et sa chaire à prêcher n’ont été construites que vers la fin du XVe siècle, ou même dans les premières années du siècle suivant. Les riches lambris qui recouvrent ses parois ont été faits pendant la seconde moitié du XVIIe siècle.

Au midi de la place Saint-Pierre était un vaste bâtiment dans lequel siégeait la Cour de ce nom, et qui avait ses prisons attenantes.

La cour de Saint-Pierre était la plus ancienne cour de justice de la ville. Elle se trouve désignée dans les statuts de 1154 et dans ceux de 1243 sous le nom de Cour de Citoyens (Curia civium). Il en est encore fait mention dans les conventions faites en 1251 entre la Ville et les Comtes.

Dès l’année 1243, cette Cour était composée de deux juges qu’on renouvelait annuellement et qu’on choisissait parmi les jurisconsultes étrangers.

Cet usage fut maintenu nonobstant la Bulle du 4 des Kalendes de décembre 1479, par laquelle le Pape Sixte IV ordonna de conférer tous les offices aux habitants de la ville, pourvu toutefois qu’ils ne fussent pas Florentins d’origine.

La garantie d’impartialité qu’on trouvait dans le choix de magistrats étrangers, dut céder, pendant les guerres de religion, à la crainte de conférer l’autorité à des hommes capables d’en abuser pour livrer la ville aux religionnaires.

Par sa délibération du 30 juin 1568, le Conseil de Ville renonça, avec le consentement du cardinal d’Armagnac, co-légat, à ce que, conformément aux conventions de 1251 et aux statuts particuliers de cette cité, le Viguier et les juges de Saint-Pierre fussent choisis, le premier parmi les nobles non domiciliés à Avignon, et les deux autres parmi les jurisconsultes étrangers.

Ces dernières fonctions, plus honorables que lucratives, furent dès lors conférées aux avocats de cette ville.

La nomination des juges de Saint-Pierre était anciennement dévolue aux Souverains Pontifes. Les Légats et Vice-Légats y pourvurent en leur nom. Ils ne pouvaient entrer en exercice qu’après avoir été agréés par le Conseil de Ville, qui refusait son agrément toutes les fois que ces magistrats ne remplissaient pas les conditions voulues, soit par les conventions, soit par les bulles papales, soit par les statuts particuliers de la ville.

L’administration, tant soit peu théocratique, d’Avignon et du Comté Venaissin avait ses bons côtés et ce n’est pas sans raison qu’elle a laissé parmi nous ces souvenirs de mansuétude qui contrastent si fort avec les déclarations furibondes que l’esprit a dirigées contre elle.

Croira-t-on que tous les ans, depuis le dimanche des Rameaux jusqu’au lendemain du dimanche de Quasimodo, l’effet de la contrainte par le corps demeurât généralement suspendu, tant dans l’état d’Avignon que dans le Comté Venaissin ?

On voulait que chacun pût librement et dignement se préparer à remplir l’obligation imposée par le quatrième commandement de l’église. Toutes les poursuites, même correctionnelles, cessaient pendant ce temps-là.

Ceux qui s’étaient dérobés à leur action recevaient des sauf-conduits et les détenus pour dettes étaient élargis, s’ils étaient débiteurs envers l’État, sur la simple promesse de se reconstituer prisonniers à l’expiration du délai, et s’ils étaient débiteurs envers des particuliers, pourvu que quelqu’un se portât caution de leur retour dans les prisons.

 

La rue Saint-Pierre est celle qui part à droite de l’église :

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