Corps-Saints (Place des Corps-Saints)

DE LA RUE DES TROIS-FAUCONS À LA RUE SAINT-MICHEL

 

Cette place avait été d’abord simplement nommée Place du Corps-Saint parce que les restes de Saint-Pierre de Luxembourg, cardinal, mort le 2 juillet 1387, avaient été inhumés dans le cimetière public de Saint-Michel, sur l’emplacement duquel s’éleva bientôt le somptueux monastère des Célestins.

En 1843 on remarqua que les restes de Saint-Bénézet ayant été transportés et inhumés dans le même monastère le 26 mars 1674, c’eût été Place des Corps-Saints qu’il eût fallu dire, et l’on s’empressa de rectifier ce nom, lorsque depuis trop longtemps le vent des révolutions avait également dispersé les reliques de Saint-Pierre de Luxembourg et celle de Saint-Bénézet.

À l’entrée de la place des Corps-Saints était la porte de l’ancienne enceinte de 1226, dite du Pont-rompu (Pontis fracti), et quelquefois de Rome. Tout près de là existait avant 1210 un hôpital qui tenait de ce voisinage le nom d’Hôpital de la Bienheureuse Marie du Pont-Rompu

Le pont qui faisait communiquer la rue des Trois-Faucons avec la place des Corps-Saints était très étroit, la ville le fit élargir en 1738 en y ajoutant tout l’espace qu’occupait sur la Sorgue la maison d’un nommé Blanc, qu’elle avait acquise à cet effet.

Le parc des Célestins était séparé des bâtiments de leur monastère par une rue qui, de la place des Corps-Saints, allait boutir en face de la tour des Arbalétriers.

Les moines, qui ne pouvaient aller s’y promener qu’en passant par un arceau, tentèrent souvent d’usurper cette partie de la voie publique. Ils crurent y avoir réussi en 1689 lorsque, profitant des premiers moments de la prise de possession d’Avignon par le roi de France, ils surprirent au premier président du Parlement de Provence une ordonnance qui les autorisaient à la fermer. Mais, sur les réclamations qui furent faites, ils durent la rouvrir le 12 mars 1699 et de cet incident cette voie publique conserva le nom de rue Courte-Joie.

La rue Courte-Joie disparut définitivement lorsque les nécessités de la guerre mirent l’administration centrale du Département dans l’obligation de réunir, par son arrêté du 5 Thermidor an II, le couvent des Célestins à l’hôpital militaire, auquel étaient déjà affectés les bâtiments de l’ancien monastère des Dames de Saint-Louis.

 

Inondation place des Corps-Saints
Inondation place des Corps-Saints, date inconnue

 

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