Philonarde (Rue Philonarde)

DU PORTAIL-MATHERON À LA RUE DES TEINTURIERS

 

La rue de la Courreterie des Chevaux, c’est-à-dire celle où on corroyait plus particulièrement les cuirs de ces animaux, s’étendait dès le XIIe siècle dans toute la ligne qui tient du Portail-Peint au Portail-Matheron.

La partie comprise entre le Portail-Peint et la place de la Pignotte reçut au XVIIe siècle le nom de Philonarde, en l’honneur de l’archevêque Marius Philonardi, qui de 1629 à 1634 gouverna les États citramontains de l’Église.

En 1843 la commission du plan général d’alignement a fait prévaloir pour l’ensemble de la rue le nom moderne sur le nom ancien.

On s’est demandé quelquefois si l’on ne devrait pas orthographier Filonarde. Le Vice-Légat était Italien et le génie de cette langue prescrirait cette manière d’écrire son nom.

Mais comme il n’y a pas d’orthographe en fait de noms propres, le plus sûr a été de s’en rapporter aux signatures de ce gouverneur. Or, les signatures que nous en avons, de même que l’inscription qui règne autour du dôme de l’ancienne chapelle des Visitandines, dont Philonardi fut le bienfaiteur, confirment pleinement l’orthographe déjà adoptée.

Nous avons déjà parlé de la Pyramide et de la maison du corps des taffetassiers, qui se trouvaient anciennement dans la rue de la Philonarde.

Il y existe encore aujourd’hui :

Le monastère des Dames du Saint-Sacrement, établi en 1814 dans les bâtiments de l’ancienne communauté des religieuses Visitandines, fondée elle-même le 9 mars 1624.

Une des dernières religieuses de ce monastère, Jeanne-Françoise Naly, s’étant oubliée à prêter le serment exigé par la loi du 9 nivôse an II, osa le rétracter dans les termes suivants, qu’elle adressa par écrit à l’administration du district d’Avignon : «Je sousignée, Jeanne-Françoise Naly, religieuse de la Grande Visitation de la ville d’Avignon, rétracte le serment que j’ai fait le 2 du mois de juin passé. Je demande pardon à Dieu et aux hommes, et je me soumets à faire telle autre réparation qu’exigeront dans tous les temps mes supérieurs ecclésiastiques, catholiques, apostoliques et romains».

Elle demande que cette rétractation fût transcrite sur les registres de l’administration du district et qu’on lui donnât au moins une aussi grande publicité que celle que son serment avait eue. Cette rétractation la privait de droit des aliments résultant de sa pension ecclésiastique.

Mais le Comité Révolutionnaire d’Avignon, considérant que la rétractation de serment était un délit prévu par l’article 3 de la loi du 9 nivôse, arrêta que la dame Naly serait conduite dans la maison de réclusion de cette ville et qu’on transmettrait sa rétractation au Comité de sûreté générale de la Convention pour être statué.

La congrégation des hommes, fondée sous le vocable de Notre Dame de Conversion à la suite d’une mission que fit en 1734 le P. Brydayne dans l’église de Saint-Didier. Cette congrégation fit d’abord ses exercices dans la chapelle des Dames de Sainte-Praxède, et ensuite dans l’église des Bénédictines de Saint-Martial. Ce n’est qu’en 1749 qu’elle acheta le local où s’élève son église, et cet édifice ne fut achevé qu’en 1757.

La communauté des Religieuses de la Conception, établie seulement depuis quelques années dans nos murs. Elle vient de faire construire, dans le style ogival, une charmante chapelle dont l’exécution fait le plus grand honneur à M. Reboul, architecte, et à M. Doutavès, entrepreneur.

 

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