Saint-Jean le Vieux (Rue Saint-Jean le Vieux)

DE LA PLACE DE LA PIGNOTTE À LA RUE DE LA SAUNERIE

 

Au XIIe siècle, les Frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem établirent dans cette rue le siège de leur Commanderie d’Avignon. S’étant transportés, après la suppression des Templiers, dans la maison que cet ordre avait fondé à la rue Saint-Agricol, ils abandonnèrent à la Chambre Apostolique leur propre établissement.

Dès lors la rue dans laquelle il était situé fut appelée Saint-Jean le Vieux, afin de la distinguer de celle où ces chevaliers étaient allés s’établir, et qui fut appelée à cause d’eux Saint-Jean de Rhodes.

La chambre concéda les bâtiments de Saint-Jean le Vieux à Pierre Corsini, évêque de Florence, que le Pape Urbain V créa cardinal en 1370 et qui mourut le 16 août 1405. Son titre épiscopal valait à ce prince d’être appelé le Cardinal de Florence, et c’est par ce dernier nom qu’on a dès lors distingué la rue qui va de Saint-Jean au Vieux-Sextier.

Pendant que les bâtiments de Saint-Jean n’étaient pas occupés, le Chapitre de Saint-Pierre avait soin d’en desservir l’église.

En 1536 les troupes de François 1er, étant venues camper sous les murs d’Avignon pour arrêter l’invasion de Charles-Quint, s’emparèrent du monastère des Bénédictines de Saint-Véran, situé hors de la porte Saint-Lazare.

Celles-ci se réfugièrent dans la ville et obtinrent des autorités compétentes la cession des bâtiments de l’ancienne commanderie de Saint-Jean. Mais en 1592 on les unit aux Dominicaines de Sainte-Praxède et on les installa dans le monastère de ce nom, occupé alors par les Pères de la Doctrine Chrétienne, tandis que ceux-ci vinrent à Saint-Jean prendre leur place.

On sait que l’établissement principal, situé au couchant de la rue Saint-Jean, avait au levant de la même rue son église et d’autres dépendances. Pour s’affranchir d’un aussi gênant état de choses, les Doctrinaires jetèrent furtivement au mois de juillet 1623, un arceau d’un bâtiment à l’autre.

L’audace de cette entreprise souleva la population, qui accusa les maîtres des rues, et même le consulat, d’être de connivence avec la congrégation. Une procédure fut dès lors instruite contre elle, et le premier Consul, pour donner contentement au peuple, alla jusqu’à offrir, dans le Conseil qui fut tenu le 2 octobre, de faire à ses dépens le voyage de Rome pour représenter à SS. le grand préjudice que la construction de cet arc portait au public.

Le Conseil accepta cette offre avec reconnaissance et empressement, mais quelques efforts qu’on ait pu faire, cet arc a subsisté jusqu’en 1792.

Après la suppression des Commanderies Religieuses, les bâtiments de Saint-Jean furent affectés au casernement de l’infanterie. Il y a de nos jours la Salle d’Asile, une partie des écoles primaires, l’école publique de musique et de chant, etc.

En 1843 on a distrait de la rue Florence, pour la réunir à la rue de Saint-Jean le Vieux, la partie de cette rue qui se trouve comprise entre la Saunerie et les bâtiments de Saint-Jean.

 

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