Aïgardent (Rue de l’Aïgardent)

DU PORTAIL-MAGNANEN À LA RUE COCAGNE*
Actuellement rue de l’Aïgarden

 

La rue Ortigon, étant considérée comme une prolongation de la rue de l’Aïgardent vers la rue Caucagne, fut confondue avec elle en 1843.

Aïgarden signifie, en langue provençale eau de vie.

Cette portion de rue dut prendre ce nom d’une distillerie qui y fut établie à une époque peu éloignée.

La plus ancienne mention connue de ce nom-là remonte à l’an 1695 et le terrier du Chapitre de Saint-Didier, où nous l’avons trouvée la fait suivre d’une note explicative qui démontre le tort qu’on a eu de ne pas conserver à l’ensemble des deux rues le nom qu’on a précisément sacrifié : rue de l’Aïgardent au bourg des Hortigues, dit le terrier.

Le nom d’Ortigue, ou Ortigon, vient d’une très ancienne famille qui a marqué dans les fastes municipaux d’Avignon et qui possédait, dans la rue de ce nom, une de ces petites agglomérations de maisons connues au moyen-âge sous le nom de Bourguets.

Pierre Ortigue était membre du Conseil Général de la ville et figure dans un acte du 6 des Ides de novembre 1229 par lequel les Consuls reconnurent les travaux du canal de la Durançole. Nous voyons les d’Ortigue occuper le premier poste consulaire quatre fois dans le XIVe siècle et onze fois dans le siècle suivant. Noble Antoine d’Ortigue, premier syndic en 1447, premier consul en 1464 et 1467, fut député le 16 juin de cette année pour présider à l’élection des Consuls d’après un mode à deux degrés. Il représentait les Originaires. Il était Viguier en 1470.

Ce même gentilhomme fut du nombre des douze notables que la ville désigna le 19 avril 1476 pour commander la garnison et prêta, la même année à Lyon, comme ambassadeur d’Avignon serment de fidélité à Louis XI. Ortigue d’Ortigue, qui était peut-être le fils d’Antoine, fut député par le Conseil, étant premier Consul, pour aller jusqu’au Buis à la rencontre du cardinal-légat Julien du Roure qui vint au nom du Pape prendre possession d’Avignon et du Comtat après que le Roi de France s’en fût dessaisi. Jean d’Ortigue était évêque d’Apt en 1467.
Ce qui força cette famille à résider, au moins temporairement, dans le quartier qui a conservé son nom, c’est que la maison qu’elle habitait fut comprise le 16 août 1316 dans la livrée du Cardinal d’Ostie.

C’est dans cette même rue qu’habitait le graveur Balechou, né à Arles le 19 juillet 1719 et mort subitement à Avignon le 10 août 1764.

 

* Actuellement rue Paul Manivet

 

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