Études (Rue des Études)

DE LA RUE DES TROIS-FAUCONS À LA RUE PÉTRAMALE

 

Une académie de Droit dans laquelle Pierre de Belleperche, entre autre, avait enseigné avec un brillant succès, fut en 1303 érigée en université par le Pape Boniface VIII.

Elle eut dès le moment de sa fondation trois Facultés, à savoir Droit Canon, Droit civil et Médecine.

Une Faculté de Théologie y fut ajoutée en 1413 par le Pape Jean XXIII. On ne sait au juste en quel endroit se firent d’abord les divers cours de chacune de ces Facultés. On sait seulement que la Faculté de Droit avait ses écoles dans certaines dépendances du collège de Saint-Michel, situées au-delà de la rue qui le limitait au couchant, et qui en a retenu le nom de Vieux-Études, qu’elle porte encore aujourd’hui.

Vers 1420 les cours de la Faculté de Droit furent transférés dans une maison de la paroisse de Saint-Didier que l’Université avait achetée de Gardinus de Garsone, à laquelle fut jointe une cour que le Chapitre de Notre-Dame des Doms avait dans le voisinage. L’Université acheta, vingt ans plus tard, la maison située en face de celle-ci, maison qui appartenait à Bernardon de Pamiers et y transféra une partie des écoles.

L’influence de l’Université d’Avignon fut assez grande pour que les conciles de Constance, de Bâle et de Ferrare, la fissent prier d’envoyer ses députés dans leur sein.

Elle vit autour de ses chaires un si grand concours d’étudiants qu’il fut fondé jusqu’à dix collèges pour loger et nourrir les plus pauvres d’entre ceux qui accouraient du dehors.

Beaucoup de ces jeunes gens n’étaient pas doués du calme et de la raison nécessaires pour résister aux entrainements des plaisirs qui s’offraient naturellement à eux dans une ville populeuse comme Avignon l’était alors.

Et comme après des études incomplètes ou négligées notre Université ne leur aurait conféré aucun grade, ils allaient les prendre au dehors ou les obtenaient de personnages qui tenaient de leur position le privilège d’en conférer. Les mesures ci-après relatées furent prises successivement dans l’intention de remédier à ces abus.

8 des Ides de Juillet 1497 – Lettres du cardinal Julien de la Rovère, légat d’Avignon, ordonnant que personne ne soit reçu dans les collèges de cette ville, s’il ne s’oblige auparavant, entre les mains des Recteurs desdits collèges, à ne recevoir des grades d’aucune autre Université que de celle d’Avignon. (Bullaire d’Avignon, const. 61, p.72).

13 février 1514 – Léon X, sur les représentations du Primiciers, qui se plaignait que « les collégiés desdit collèges, tant des réguliers que des séculiers, fondés en Université d’Avignon, se livraient à toutes sortes de débauches au lieu d’assister aux études, ordonne que les écoliers qui manqueront aux leçons, soit du matin, soit du soir de l’après-midi, seront privés des aliments de tout ce jour ». (Ibid. Const. 62, p.73).

31 mars 1514 – Bulle d’Alexandre VI, qui défend aux collégiés des collèges d’Avignon de prendre leurs grades hors de l’Université de cette ville. (Ibid. Const. 63, p.75).

20 septembre 1531 – Bulle de Clément VII portant révocation des privilèges accordés aux Comtes Palatins, Cardinaux, même légats, « quant au pouvoir de conférer des grades » dans la ville d’Avignon et son diocèse, et dans le Comté Vénaissin. (Ibid. Const. 76.).

Entre autres beaux privilèges dont jouissaient les docteurs, écoliers et suppôts de l’Université d’Avignon, ils étaient exempts des charges et des tailles de la ville. Ils ne relevaient que de la juridiction du Primicier, et l’exercice de cette charge, de même que le doctorat conféré successivement de père en fils pendant trois générations valaient titre primordial de noblesse.

Tous ces privilèges ayant été généralement confirmés par Benoît XIV, le 9 janvier 1746, l’Université reconnaissante fit mettre dans la salle de la Faculté de Droit un buste du Souverain Pontife avec l’inscription suivante :

BENEDICTO XIV
P.O.M.
Scientiarum Parenti,
Ob Restitua et Asserta Academiæ Jura
PP. POS.
Anno M DCC XLVI 5° Idus Januarii
Primicerio
NOB. Josepho de Barthelemy.

 

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