DE LA RUE SAINT-ÉTIENNE À LA RUE DU PONT
La place de l’Oulle, le Limas, la Grande-Fusterie, la Petite-Fusterie et une partie de la Calade, étaient, dans le douzième siècle et le treizième, un immense banc de gravier sur lequel s’arrêtaient les trains de bois de construction.
Les charpentiers, ou Fustiers comme on les appelait en ce temps-là, y établirent d’abord leurs chantiers et bientôt après leurs habitations.
Ils ne tardèrent pas à former une corporation puissante qui avait une aumône, une chapelle dans l’église de Saint-Agricol et une chapelle en tête de la Petite-Fusterie, à l’angle de la maison d’Anglesy.
La portion de la rue Saint-Étienne qui conduit d’une Fusterie à l’autre, s’appelait du nom de Fusterie moyenne ou médiane, comme le prouve ce passage du livre des lods du Chapitre de Saint-Agricol : « Domus in Fustaria magna et mejana faciens cantonum, 1505″.
Le massif des maisons compris entre la rue Chiron et la rue Saint-Étienne a été occupé, dans le XIVe siècle et le XVe, par un immense palais que la tradition populaire dit avoir été habité par la Reine Jeanne de Naples. Le plus grand nombre des maisons démembrées de ce palais appartenait en 1550 à un gentilhomme nommé François de Forti.
Il existait dans la Grande-Fusterie un jeu de Paume tenu, en 1520, par un barbier nommé Armand Lineti et avant lui par un porteur du nom de Pelegrin Tornier. Il y avait également un tir à l’arbalète, lequel en 1519 était annexé à une hôtellerie, dite de Notre-Dame, située un peu au-dessus de la maison actuelle de monsieur Reynard-l’Espinasse.