DE LA RUE DE GRANDE-FUSTERIE AU REMPART DU RHÔNE
Ces rues, ne portant pas de désignation sur les plans du cadastre, reçurent en 1843 un nom qui fut emprunté pour toutes deux à la grande rue du Limas, qu’elles traversent.
Un des mythes familiers au moyen-âge, et dont le sens nous échappe aujourd’hui, était connu sous le nom de la Truie qui file.
Avignon avait, entre le Limas et la Grande-Fusterie, une rue qui portait ce nom, que nous trouvons encore écrit dans un acte du dernier siècle. Nous ne croyons pas nous tromper en disant qu’il s’appliquait à la partie orientale de la rue Limasset, nous soupçonnons même que la sculpture de la Truie qui file était à l’angle de la maison actuelle de mademoiselle Duprat, qui fait saillie sur la Grande-Fusterie.
À défaut de renseignements qui nous permettent d’expliquer d’une manière satisfaisante la signification de cette sorte d’emblème, voici ce qu’on lit dans Sauval (Histoire de Paris, tome II, p. 618) : «À la mi-carême, on force les apprentis nouveaux venus, chez les marchands et artisans des halles, d’aller baiser la figure d’une Truie qui file, sculptée contre une maison du Marché aux Poirées, non pas sans leur cogner le nez contre en la baisant et tout le long du jour, ce n’est que danses dans ce quartier, gourmandise et ivrognerie».