Actuellement rue Bernheim Lyon
DE LA RUE DU VIEUX SEXTIER À LA RUE DE LA BONNETERIE
La vente de la viande était anciennement l’objet d’une entreprise adjugée par l’administration de la ville.
La ferme en était renouvelée de trois en trois ans. Il résulte d’une délibération du Conseil en date du 18 février 1483 qu’on avait essayé, un peu avant cette époque, de vendre la viande à l’estimation mais qu’on revint alors à l’ancienne mode de vente qui avait lieu au poids et à prix fixe. Dans le Conseil tenu ce jour là, on taxa la viande de mouton et de cochon à 8 sous la livre et celle de bœuf à 6 sous seulement.
Le 12 avril 1519, la livre de viande de mouton fut taxée à 14 deniers et celle de bœuf à 10.
Le 21 février 1625, la livre de mouton fut aussi taxée de 14 deniers et celle de bœuf à 12.
Les étaux* de boucheries étaient à cette époque établis sur des terrains appartenant à des corporations ou des particuliers qui en percevaient le loyer mais qui les entretenaient fort mal.
Le 7 mars 1489 on soumit au Conseil de ville un projet de diverses améliorations à faire au bâtiment de la grande boucherie. Le devis dépassait deux cents florins.
On voulait surtout fermer cet établissement afin, dit la délibération, «d’éviter que les malfaiteurs ne s’y cachent et que les lépreux, malades, ou autres personnes n’y dorment la nuit et n’y fassent des ordures ce qui rend les viandes infectes.»
Ce n’est qu’en 1683 que la ville fit construire sur son terrain, près de l’Hôtel-de-Ville et en face du Cercle actuel de la Bourse, une boucherie municipale dont les plans avaient été dressés par l’architecte Mignard.
La nécessité d’agrandir la place de l’Hôtel-de-Ville fit démolir ce monument en 1743 et, en 1749, on construisit sur le sol du vaste hôtel que la ville avait acquis du comte de Villefranche le bâtiment que nous connaissons tous.
M. Franque, architecte, en avait dressé les plans et la maçonnerie seule dut coûter environ douze mille livres.
L’Hôtel-de-Villefranche comprenait non seulement le lieu où étaient les étaux de la boucherie mais les maisons voisines, celles de face, la triperie et la poissonnerie.
Il avait été habité du 2 avril 1716 au 6 février 1717 par le roi d’Angleterre Jacques Stuart qui y revint le 23 août 1727 et y demeura jusqu’au 20 décembre suivant.
Tous les jours, cet infortuné monarque allait entendre la messe à Saint-Genêt et le chapitre de cette collégiale employa l’offrande qu’il fit en partant à décorer la chapelle de cette église qu’on avait dédiée à l’apôtre Saint-Jacques.
* On a gardé l’orthographe d’origine.