Saint-Didier (Place de Saint-Didier)

Actuellement Plan Saint-Didier

 

 

ON APPELLE AINSI LA PETITE PLACE QUI EXISTE DEVANT LA GRANDE PORTE DE L’ÉGLISE DE CE NOM

 

Avant le XIVe siècle Saint-Didier était comme nos autres églises paroissiales, un simple prieuré. En 1358, le Cardinal Bertrand de Deaulx, archevêque d’Embrun, ayant fait rebâtir cette église y fonda un Chapitre et ce fut la troisième collégiale d’Avignon.

Noble Antoine de Comis, dit de Portes, viguier d’Avignon étant mort en 1494, institua la ville pour son héritière universelle. Entre autres legs, il fonda dans l’église de Saint-Didier et à la chapelle du Saint-Ange Gardien une messe quotidienne.

La ville fit ensevelir son bienfaiteur dans cette chapelle et lui fit dresser un tombeau qu’on voit encore, dont le coût s’éleva seulement à 450 florins. Mais comme le défunt avait supputé dans ses dispositions que ce monument en pourrait coûter cinq cents, le Conseil, pris d’un très honorable scrupule, délibéra le 2 novembre 1496 de faire décorer ce tombeau d’une peinture et de traiter à cet effet avec un bon peintre qui offrait de s’en acquitter moyennant trente écus.

Nous prions M. le Curé de Saint-Didier, dont l’amour éclairé pour les arts ne saurait être révoqué en doute, de vouloir bien, à la première occasion, faire vérifier si quelques restes de cette peinture ne subsisteraient pas derrière le malencontreux confessionnal qu’on a enchâssé dans le tombeau d’Antoine de Comis.

Le 27 janvier 1676, Pierre d’Arreyrolles, marchand de soie d’Avignon, fonda dans cette même église un prédicateur pour l’Avent et le Carême. Ce prédicateur, moyennant la rente de la fondation, qui était de 150 francs, devait prêcher tous les jours, depuis le premier dimanche de l’Avent jusqu’à la fête des Innocents, et depuis le jour des Cendres jusqu’à la troisième fête de Pâques. Il devait être alternativement désigné par les Consuls de la ville et par le Chapitre de la paroisse.

Le 27 mars 1791, le Vicaire Général Malière instituait pour curé de Saint-Didier un prêtre du nom de Meynet, qui fut ensuite bibliothécaire et conservateur du Museum de la ville. Il lui donna pour vicaire un ex-Dominicain nommé François-Balthazar Poulet. Meynet, qu’on a vu dans une cérémonie publique escortant la Déesse de la Liberté, se fit incarcérer au mois de Germinal an II pour avoir dit qu’il sanctifierait toujours le jour du Dimanche, et non de Décadi et c’est un dimanche à huit heures du matin, pendant qu’il travaillait gratuitement et par zèle pour la chose publique dans les bureaux de l’administration du district qu’il fut arrêté.

Le 27 Germinal an II, un arrêté de l’administration du district d’Avignon adopta la pétition de la Société Populaire, tendant à obtenir que cette église servit désormais de temple à la Raison.

On y fit, du 7 Messidor au 14 Fructidor de la même année, divers travaux d’appropriation pour la réclusion des suspects.

Le 2 nivôse an III, elle fut mise à la disposition du garde magasin des fourrages. Le 14 messidor an V, l’administration centrale du département ordonnait la translation des fourrages dans l’église des Jésuites, afin de mettre celle de Saint-Didier à la disposition des citoyens qui devaient la rendre au culte.

L’ancien hôtel en marbres des Célestins avec toutes ses dépendances, avait déjà été confié, à titre de prêt au sieur Canonge, un des paroissiens.

 

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