DE LA RUE DE LA BANCASSE À LA RUE DE LA CALADE
Actuellement rue de la République
Cette rue portait anciennement le nom de Bouquerie.
La porte du même nom qui s’ouvrait dans l’ancienne enceinte était à son extrémité méridionale.
La partie qui se trouvait comprise entre cette porte et l’église du Collège, s’appelait la rue de la Magdeleine couchée, d’un oratoire renfermant cette image qui existait dans l’angle rentrant où se trouve l’égout du quartier.
Tout près de là aussi était la rue, aujourd’hui supprimée, de la Servellerie où se trouvaient les bains publics et les lieux de prostitution célèbres au XVe siècle.
Le nom actuel de la rue Saint-Marc vient d’une hôtellerie à l’enseigne de Saint-Marc qui était établie, même avant 1498, sur l’emplacement de la maison des Pères Jésuites.
C’est dans cette maison qu’habitait au siècle dernier le lieutenant général Marquis de Calvière-Vezénobre qui se couvrit de gloire à la bataille de Fontenoy, et qui, dans le calme de ses vieux jours, sut conquérir la réputation d’un estimable et généreux érudit.
La maison de la même rue qui fait face à l’église Saint-Didier, appartenait au siècle dernier à la noble famille de Castellanne, marquis d’Ampus. Elle avait été, au XIVe siècle, la livrée de Pierre de Vernio, ou de Verruco, né à Tulle en Limousin, que Grégoire XI créa en 1371 cardinal du titre de Sainte-Marie, in Via lata.
Ce cardinal, qui avait pendant le schisme embrassé le parti de l’anti-pape Clément VII, mourut à Avignon le 6 octobre 1405.
Il y avait encore dans les maisons de cette rue qui portent les numéros 16, 18, 20, 22 et 24, la communauté des religieuses de Notre-Dame, fondée le 11 mai 1637.
ndr1- L’auteur indique dans son introduction, car à l’époque les « corrections de dernière minute » n’existaient pas encore : on nous a fait remarquer également que la rue Saint-Marc avait plus vraisemblablement pris son nom de l’habitation de Bertrand de Deaulx, cardinal-prêtre du titre de Saint-Marc, laquelle était sur l’emplacement du cloître Saint-Didier, que d’une hôtellerie dont la même circonstance avait sans doute inspiré l’enseigne.
ndr2- C’est le percement de la rue de la République qui a éliminé l’ancienne rue Saint-Marc, les travaux durèrent de 1856 à 1867, ce qui signifie qu’ils ont été achevés 10 ans après la parution du Guide du voyageur ou dictionnaire historique des rues et des places publiques de la ville d’Avignon (1857).