« Sur le pont d’Avignon, l’on y danse tous en rond »
Nous dit la comptine.
La vérité a certainement été déformée pour des raisons de sonorité et d’allitération, parce-que quand on voit le pont Saint-Bénézet, alias le pont d’Avignon, on doit nécessairement se rendre à l’évidence :
– avant les restaurations entreprises depuis la fin du XIXe siècle le pont Saint-Bénézet est resté pendant très longtemps un tas de vieilles pierres branlantes et dangereuses sur lequel personne ne voulait aller.
– compte-tenu de la très faible largeur du pont et en l’absence de rambardes efficaces il est déjà dangereux d’y circuler, il faut rester attentif en permanence,
– même avec du matériel moderne il serait très difficile de sonoriser efficacement un ouvrage aussi étroit et tout en longueur,
– de plus, il faudrait qu’il n’y ait pas de Mistral le jour J car il a vite fait de rendre le pont impraticable. Sachant qu’il souffle plus de 100 jours par an en moyenne.
Y danser, surtout en rond, relèverait donc de l’inconscience totale car si le Rhône est un long fleuve, il n’est pas tranquille du tout. Ses eaux sont froides, rapides, tumultueuses et le plus souvent mortelles quand on a le malheur de tomber dedans.
Il parait donc raisonnable d’en conclure qu’on dansait SOUS le pont d’Avignon et non pas SUR.
C’est-à-dire qu’on faisait la fête sur les berges du Rhône, vraisemblablement à proximité de la première arche du pont et sur l’actuel boulevard du Rhône (entre les remparts et le fleuve).
Aujourd’hui, la circulation automobile et la configuration des lieux font que les festivités extra-muros se sont déplacées vers les Allées de l’Oulle, à quelques centaines de mètres de là.
Voir aussi l’article consacré au pont d’Avignon en 3D.
Sur le pont d’Avignon, avec explication de texte en Anglais (Sur le pont d’Avignon, with an explanation of the text in English) :
Sur le pont d’Avignon, Dorothélé (à l’évidence le décorateur n’avait jamais vu le pont d’Avignon…)