DE LA RUE ROUGE À LA PLACE PIE
Ce nom venant du latin Sextarius qui était la sixième partie du conge, mesure de capacité chez les Romains, on doit avoir soin de l’orthographier sextier.
L’emploi de cette mesure avait fait donner ce nom au grenier public qui était situé au couchant de l’ancien bâtiment des boucheries.
Nous avons dit en parlant de la place Pie comment le grenier public y fut transféré. Dès lors, les actes même du XVIe siècle appelèrent cette rue le Sextier-Vieux, en y ajoutant quelquefois cette amplification, ou le Jeu des Oranges.
Nous avons déjà dit, en parlant du passage des Boucheries*, que la ville avait fait construire ces bâtiments en 1749 sous la direction de M. Franque, architecte, et sur le sol de l’hôtel de monsieur de Villefranche, qu’elle avait acheté dans ce but.
Le Vice-Légat Pascal Aquaviva, référendaire de l’une et l’autre signature du pape, qui administra avec succès les états citramontains de l’église depuis 1744 jusqu’en 1754, seconda alors vivement les efforts du consulat et cette rue, la plus remarquable d’Avignon par la régularité des maisons qui la bordent, fut presque entièrement reconstruite.
L’édilité locale l’appela, en reconnaissance de ses soins, la rue d’Aquaviva. Ce nom fut gratté en 1791 et l’on inscrivit à sa place rue Place-Neuve.
Cette désignation disparut à son tour. La Commission des alignements de 1843 appliqua à l’ensemble de la rue le nom de rue Vieux-Sextier, que portait déjà la partie comprise entre la Boucherie et la rue Rouge.
La suppression du nom d’Aquaviva nous paraît dictée par un mauvais esprit, et nous aurions aimé qu’on le restituât.
* Actuellement rue Bernheim Lyon